David Baazov veut reprendre le contrôle du groupe Amaya GamingÇa bouge beaucoup chez Amaya Gaming ces derniers mois. Après la récente tentative de fusion avortée avec William Hill, le géant canadien du poker en ligne fait face aujourd’hui à une situation un peu particulière. Son fondateur et ex-PDG a récemment réaffirmé son désir de racheter le groupe au complet.

Sorti par la petite porte il y a quelques mois, David Baazov a en effet formalisé une offre de rachat à 2,4 milliards d’euros. Une offre qui, si elle est acceptée, lui permettrait d’acquérir les 100% du capital du numéro 1 mondial du poker en ligne.

Baazov-Amaya, un feuilleton riche en rebondissements

C’est en 2004 que David Baazov qui n’a alors qu’une vingtaine d’années, crée l’entreprise qui deviendra Amaya Gaming. Pendant ses premières années d’existence, elle assure la fabrication et la commercialisation de tables de poker électronique principalement utilisées sur les navires de croisière.

Le jeune fils d’ouvrier immigré réussira, ensuite, en quelques années, à en faire un acteur majeur de l’industrie du jeu en ligne à coup de rachats successifs de petites entreprises. En 2014, Baazov réussit littéralement le gros coup de poker en menant à terme le rachat de Rational Group, entreprise alors détentrice de PokerStars et Full Tilt. La transaction coûte 4 milliards de dollars canadiens et permet à Amaya de devenir le numéro 1 mondial du poker en ligne et l’un des monstres de l’industrie planétaire du i-gaming.

PDG de ce géant, Baazov voit les choses en grand. Il restructure le groupe, cède les « poids morts » (comme Chartwell et Cryptologic) et fait s’apprécier la valeur des titres Amaya. Puis, le 1er février 2016, il fait une offre pour racheter, en son nom, la totalité des parts du capital de l’entreprise. In n’en détient alors « que » 17,2%.

Mais cette demande est rapidement passée sous silence puisqu’elle sera immédiatement suivie d’une enquête de l’autorité boursière du Canada sur sa personne. Accusé de délit d’initié, Baazov est contraint d’abandonner son projet et de faire profil bas. Il quitte progressivement ses fonctions jusqu’au 11 août 2016 où il cède le fauteuil de PDG à Rafi Ashkenazi.

3,48 milliards de dollars canadiens

C’est le montant de l’offre qu’a officiellement introduit David Baazov ce 14 novembre pour le rachat des 82,8% d’Amaya Gaming qui ne lui appartiennent pas encore. Grâce au soutien de plusieurs fonds d’investissement asiatiques, dont Head & Shoulders Financial Group et Goldenway Capital (Hong Kong), Ferdyne Advisory et  KBC Aldini Capital (Dubaï), le fondateur et ex-PDG d’Amaya Gaming entend donc revenir par la grande porte et reprendre le contrôle, complet cette fois-ci, de l’entreprise.

Ce montant correspond à une valeur de rachat individuelle de 24 dollars canadiens par action.  Ce qui est légèrement au-dessus du cours actuel du titre. En plus de ces 3,48 milliards de dollars canadiens (2,4 milliards d’euros), il faut également ajouter la bagatelle de 2,3 milliards d’euros représentant le montant de la dette à long terme du groupe.

Le montant global de la transaction tournerait donc autour de 5,7 milliards d’euros !

Amaya, en bonne santé

Au-delà de la valeur sentimentale que pourrait avoir Amaya Gaming pour son fondateur, c’est également la bonne santé financière du groupe qui motive Baazov. Une bonne santé que semblent confirmer les chiffres du 3ème trimestre 2016, publiés il y a quelques jours. Ils permettent aujourd’hui au numéro 1 mondial du poker en ligne de réajuster ses prévisions de bénéfices et de CA à la hausse pour l’année en cours.

Plus précisément, on parle désormais d’un CA de 1,137 à 1,157 milliards et d’un Résultat Net oscillant entre 34 et 354 millions de dollars canadiens.